Interview du docteur Jean-François Negrini, Médecin Directeur et Chirurgien Consultant à CURE Hôpital des Enfants au Niger à Niamey, Niger

Tout d’abord qu’est-ce que CURE International?

CURE et une O.N.G. internationale chrétienne, basée aux États-Unis qui a commencé son activité il y a une vingtaine d’années. Son fondateur, Scott Harrison, a eu la vision et le désir d’annoncer le royaume de Dieu en guérissant les malades. Cela n’avait rien de très particulier si l’on considère toutes les missions médicales, mais il a eu à cœur de se consacrer particulièrement aux enfants présentant des infirmités chirurgicales. Il était convaincu que la correction chirurgicale de certaines infirmités procurait un réel bénéfice à long terme pour ces enfants. Pas simplement un bénéfice fonctionnel, mais aussi un bénéfice spirituel : certains de ces enfants sont marginalisés et vivent comme des parias dans leur communauté, parfois suspectée d’être sous l’influence de mauvais esprits ou d’avoir été maudits. Dans le contexte relativement fataliste de l’islam (pour le Niger), l’isolement de ces enfants et de ces familles est encore accentué par le fait que tout ce qui leur arrive et le produit de la volonté de Dieu et qu’ils doivent s’y soumettre. Notre engagement est de leur donner à croire qu’ils ont un père au Ciel qui se soucie de leur situation et duquel ils peuvent s’approcher avec l’assurance qu’il est essentiellement bienveillant. Dès le début, CURE a voulu maintenir une haute qualité de soins sur le plan technique, associée à un accompagnement spirituel des patients et de leur famille. Dans la structure même de chacun des hôpitaux nous avons un directeur exécutif, médical et spirituel.

Où peut-on en savoir plus sur CURE ONG et le soutenir?

Les différents hôpitaux: http://cure.org/hospitals Vidéo et photos: http://cure.org/media

Quel type d’hôpital dirigez-vous? Est-ce un hôpital exclusivement pédiatrique? Combien de lits et combien d’interventions par année? de quel type?

Comme tous nos hôpitaux en Afrique, nous sommes en premier lieu engagés pour les enfants. Dans notre hôpital au Niger, nous avons 20 lits pédiatriques, et quatre chambres privées. Nous offrons aussi la possibilité à des adultes d’être opérés, mais dans le cadre d’une pratique privée, qui vise à soutenir l’hôpital financièrement pour son activité caritative. L’année passée, nous avons réalisé un peu plus de 600 interventions. 45 % orthopédiques, 45 % plastique et reconstruction, 10 % chirurgie générale. Le registre de la chirurgie orthopédique réalisée est relativement large: malformations des pieds (pieds bots, entre autre), déviations angulaires des membres inférieurs, paralysie du nerf sciatique dû à des injections, malformations congénitales. Le volet chirurgie plastique comprend surtout la correction de fentes des lèvres et du palais (bec-de-lièvre, 130-150/an) et des corrections de séquelles de brûlures qui ont été négligées.

Quels sont les raisons de ces malformations ou de ces accidents?

Certaines de ces malformations sont acquises et présentes dès la naissance, comme les pieds bots congénitaux. D’autres sont liées à des séquelles d’accidents (brûlures et fractures négligées) qui n’ont pas bénéficié d’une prise en charge idéale à l’origine. D’autres encore, sont purement iatrogènes et liés à des actes médicaux ou pseudo médicaux qui les ont provoquées (nombreuses paralysies du nerf sciatique liées à des injections de quinine dans les fesses, traitement traditionnel des fractures du coude ou de l’avant-bras). Il y a bien sûr toutes les séquelles de polio et celles liées à une ischémie cérébrale survenant  classiquement durant la période périnatale, mais aussi régulièrement au décours d’une crise de paludisme.

Pour vos interventions pouvez-vous compter sur un équipement du même niveau que dans un hôpital suisse? Combien de collaborateurs avez-vous et quelles professions? De quelles provenances sont-ils?

Sur le plan technique, c’est la meilleure plate-forme, et de loin, dans laquelle j’ai jamais travaillé en milieu tropical. Cure a vraiment le souci que nous ayons un matériel de qualité pour pouvoir accomplir un travail de qualité. Je dirais que nous sommes presque comme dans un hôpital suisse, mais je n’exagérais pas en prétendant que nous y sommes. Je travaille avec un collègue anesthésiste burundais formé en France en anesthésie pédiatrique. Il fait un excellent travail et offre une qualité de soins pour la douleur en postopératoire tout à fait comparable à ce qui se fait en Europe (Péridurale postopératoire, pompe à morphine à la demande, blocs nerveux peropératoire). Un nouveau collègue orthopédiste vient juste d’arriver, ce qui fait une équipe de trois médecins. Au bloc, nous avons cinq infirmières instrumentistes et trois infirmières anesthésistes. Au pavillon (service des lits) nous avons 10 infirmières. Les médecins et l’infirmière chef sont expatriés, sinon, tout le reste du personnel et nigérien. Staff complet: 60 personnes

Est-ce que vous formez du personnel de la Santé africain?

Oui, c’est d’ailleurs un aspect cardinal dans la vision de l’engagement de CURE. Nous formons et développons notre propre personnel, mais nous accueillons aussi régulièrement des élèves infirmiers en formation (anesthésie, aides chirurgiens, infirmière volontaire).

À propos de la formation, vous me disiez que l’ingéniosité permet de travailler à un haut niveau avec peu de moyen, par exemple l’habitude de laver le patient avec l’intervention pour faire chuter le niveau d’infections afin d’économiser les antibiotique. Que pouvez-vous nous dire de plus à ce propos?

Vous poussez là une porte qui ouvre sur une discussion beaucoup plus large: celle du besoin en ressources techniques ou financières et leur bonne utilisation…
Tous nos patients suivent une procédure de préparation préopératoire habituelle en Suisse (douche le soir et le matin de l’intervention, préparation du site opératoire en quatre étapes, juste avant l’incision). Typiquement, ces mesures ne coûtent pas très cher et ont une grande efficacité dans la prévention des infections postopératoires. Elles ne sont cependant pas mises en pratique dans les hôpitaux publics. Nous utilisons très peu d’antibiotiques, habituellement juste une dose pendant les interventions osseuses ou articulaires, sans continuer après. Notre taux d’infection postopératoire et de 1 à 2 %, et serait tout à fait transposable dans d’autres structures qui maintiendraient cette rigueur de préparation.
De manière très lapidaire, je fais le constat navrant que le manque de progrès est plus souvent lié à de la négligence ou de l’indifférence et que l’augmentation de ressources techniques ou financières ne viendra jamais corriger ces déficiences.

Qui vous envoie vos patients? D’où viennent-ils?

Trois quarts des patients sont référés par des amis ou de la famille, certains viennent à la suite d’émissions TV ou radio, et d’autres ne sont référés par des O.N.G. partenaires. La majorité de nos patients sont nigériens, mais traversent parfois tout le pays (800 à 900 km) pour venir jusqu’à Niamey. Nous avons également des patients venus des pays avoisinants (Burkina Faso, Togo, Bénin, Nigeria), dont le Mali. Nous avons une jeune fille qui est avec nous depuis plus d’une année, malienne, référée par un collègue sur place pour des déformations très sévères des jambes.

Qui s’occupe du «suivi» après les 2-3 jours d’hospitalisation : Physiothérapie, ergothérapie, soins généraux, ect..?

Nous nous en occupons à l’hôpital, avec le support d’un physio et de son assistante. Pour les pansements, des soins sont dispensés tous les jours, même le week-end. Suivi ambulatoire pour la plupart des patients, depuis leur famille ou amis à Niamey, depuis notre case de passage pour ceux qui n’ont aucun moyen de logement à Niamey.

Quel est le niveau de la Santé au Niger ? Comment sont les hôpitaux?

Si vous regardez dans les statistiques internationales, vous constaterez qu’il n’est pas très bien situé, en bas de la liste, avec une mortalité infantile et périnatale très élevées. Je crois que seul l’Afghanistan a une situation pire que le Niger. L’espérance de vie est de 53 ans.
Il est vrai que le Niger est un pays pauvre, très pauvre même. Cependant, comme mentionné ci-dessus, il y a des facteurs qui n’ont rien à voir avec le manque de ressources et qui viennent encore plomber cette situation. Paradoxalement, le Niger est inondé d’ONG et l’on se demande vraiment si elles contribuent à son développement…

Recevez-vous la visite de collègues occidentaux en mission temporaires?

Nous recevons régulièrement des collègues américains, qui n’ont peur ni de la langue ni de la menace terroriste. Par contre, depuis l’évolution de la situation sécuritaire, nous n’avons pas revu de collègues suisses depuis deux ans. Nous avons cependant une mission prévue à la fin de l’année avec une équipe française qui viendra opérer des enfants atteints de séquelles de noma. Ils viennent cependant à titre individuel, et non pas institutionnel.

Avant le Niger vous étiez pendant neuf ans au Bengladesh. Pourquoi ce choix de partir si loin de la Suisse  pour des missions à longs termes plutôt que sporadiques spécialement tout en ayant une famille?

Vaste question…
En premier lieu, je dirais que le désir de suivre Jésus et d’honorer Dieu d’une manière cohérente a toujours été présent en moi, même avant le début de mes études. J’ai rencontré et entendu beaucoup de personnes truffées de bonnes intentions (étudiants surtout…), mais complètement incohérentes dans leurs choix de vie. Paradoxalement, elles m’ont beaucoup influencé en m’incitant profondément à ne jamais les imiter. J’ai toujours souhaité acquérir en Suisse une formation de qualité pour l’utiliser et  la mettre au service des plus démunis,… à l’extérieur de la Suisse. Le Bangladesh était le début du voyage, le Niger est la seconde escale,… et nous ne connaissons pas les futures destinations. Jésus appelle ceux qui veulent le suivre à rechercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice et il leur promet que tout le reste leur sera donné en plus. Avant de lancer cet appel, il lance incessamment ces questions: pourquoi vous préoccupez-vous… ? J’ai choisi de lui faire confiance et de suivre cette aspiration viscérale de participer à des choses plus justes, plus belles, plus équitables. Comme ma femme m’a régulièrement redit qu’elle était prête à me suivre partout, mais de préférence au bout du monde, nous avons commencé avec le Bangladesh… Je suis très conscient que cela rompt un peu avec les schémas sécuritaires helvétiques et que certaines personnes hurleraient à la maladie mentale, ou en tout cas à l’inconscience, mais  nous expérimentons tous les jours que notre patron invisible est fidèle à sa parole et honore ses engagements : bien que n’ayant plus les même ressources, nous ne manquons vraiment de rien, je me sens beaucoup plus libre et palpe tous les jours la réalité des bénédictions qui nous sont accordées. Pour ce qui concerne la durée de notre engagement, nous ne savions simplement pas au départ que nous allions rester 9 ans au Bangladesh. Notre famille s’est d’ailleurs essentiellement constituée là-bas : nous sommes partis avec une fillette de 2 ans et nous sommes rentrés avec 4 enfants. Les courtes missions ont le bénéfice indéniable de l’efficacité en permettant à des spécialistes de réaliser un maximum d’interventions sur une courte durée. J’en ai moi-même beaucoup bénéficié puisque la plupart des interventions réalisées au Niger m’ont été enseignées par des collègues visiteurs. Elles sont souvent réalisées au prix d’une communication limitées avec l’équipe locale, même si l’expérience est riche. Les personnes rentrent peu dans la réalité des choses et de la culture locale. Nous voulions être beaucoup plus impliqués que cela. L’apprentissage d’une autre langue, la découverte d’une autre culture et l’implication en profondeur dans la dynamique d’un hôpital prennent du temps. Établir des relations de confiance avec des musulmans prend aussi du temps. Il y a beaucoup de méfiance à notre égard. L’aspect familial est bien évidemment un sujet de réflexion, mais depuis la Suisse on a tendance à considérer tout ce que nos enfants ne peuvent pas faire (sport, musiques, autres…) en considérant rarement les éléments très positifs dont ils jouissent aussi avec ce style de vie : les parents sont là, disponibles, le papa est à la maison tous les soirs vers 6h et lorsqu’il traine on peut aller le tirer de son travail à 2 minutes de la maison. Que de fois l’un d’entre eux ne m’a-t-il pas accompagné jusqu’à l’entrée de l’hôpital le matin. Il est toujours difficile de quantifier les éléments positifs ou négatifs qui influencent le développement de nos enfants, mais je ne suis plus du tout certain que l’absence d’activités ou sollicitations (en comparaison de la Suisse) soit une carence majeure en comparaison de celle liée à l’absence d’un père sur-occupé (en particulier dans mon domaine d’activité…). Ma femme s’est occupée de l’école à la maison avec eux et cela lui demandait beaucoup d’énergie. La plupart de la journée y était consacrée. C’est plus compliqué, mais c’est riche et on voit grandir ses enfants.

Comment vit-on avec femme et enfants au Niger quand on est Suisse? Question école, vie quotidienne ? Est-ce très différent de «chez nous»?

La vie est effectivement très différente, parfois un peu plus compliquée. Les enfants vont dans une école américaine à 20 minutes en voiture. Ma femme s’arrange avec d’autres mamans vivant dans le même quartier pour le co-voiturage. Elle aide à la bibliothèque de l’école et en assumera plus ou moins complètement la responsabilité l’année prochaine en l’absence de son amie. Les enfants sont de retour vers 15h30 et font leurs devoirs. Ensuite, lecture, travail ou jeux sur le IPad de maman de préférence, repas. Ils vont parfois jouer chez un/une ami/e et y restent éventuellement la nuit. Le we, parfois calme, parfois dément avec visites et personnes qui viennent. De temps en temps, repas dans un restaurant avec piscine pas loin de chez nous le dimanche. Tous les trimestres, il y a une activité sociale organisée dans le cadre de l’école (soirée mexicaine, gala, …) où ils retrouvent leurs amis et où les parents causent. Le vendredi soir, soirée traditionnelle pizza et film avec les enfants,… puis 2e film avec les plus grands après avoir réduit les plus petits.

À quoi occupez-vous le peu de temps libre qu’il vous reste?

Le we ou le soir, j’aime bien buller, mettre le cerveau en idle. Volontiers un film ou une série, mais facile, avec le moins d’énergie intellectuelle sollicitée possible. Pas mal de lectures, surtout pour ma femme. Je réalise aussi de la petite menuiserie pour les divers besoins de la famille. J’ai du plaisir à concevoir des meubles qui améliorent notre quotidien. Les semaines étant toujours bien remplies, j’apprécie d’avoir des we tranquilles.

Est-ce que cela vous arrive d’être découragé ou seulement fatigué au point de vous sentir démotivé? Quelles sont les choses qui vous poussent dans cette direction?

Fatigué, oui, découragé, non. Lorsque je vois certains de nos enfants il est difficile de devenir démotivé, mais parfois fatigué au point de vouloir leur échapper… Les enfants qui arrivent chez nous présentent souvent des problèmes compliqués, ils sont pauvres la plupart du temps, et éventuellement traités comme des parias. Nous avons un jour vu en consultation une fillette de 3 ans qui pesait 5 kilos et qui présentait une fente labiale. Sa petite sœur joufflue de 1 an et demi était dans les bras de sa maman et pesait plus qu’elle. Les gens du village les avaient rejetés car ils pensaient qu’un mauvais esprit en était responsable. Même fatigué, ce n’est pas difficile d’être motivé à requinquer et corriger une telle petite. Le job ici allie des défis chirurgicaux renouvelés avec un sens profond de ceux pour qui on les relève. On ne peut pas rêver mieux, beaucoup de mes collègues souhaiteraient avoir une activité aussi riche. C’est peut-être difficile à comprendre, mais les bénédictions sont dans ces choses. Un autre aspect qui m’encourage beaucoup est l’équipe infirmière avec laquelle je travaille. Les nigériens sourient et sont heureux de vivre. Tous les matins on rigole (presque…) et en même temps, elles ont acquis une expérience et une conscience professionnelle qui me réjouis. Je les implique beaucoup dans les interventions. C’est un plaisir de regarder quelqu’un progresser et de pouvoir lui confier plus. Je suis encouragé de voir grandir dans certaines d’entre elles un désir de mieux, des exigences adéquates, une fiabilité que je ne leur connaissais pas au début. Ce n’est pas du lavage de cerveau, mais plutôt la réalisation que les choses bien faites est satisfaisante et stimulante en soi. En réfléchissant aux découragements, je parlerais plutôt d’agacements ou de contrariétés: les nigériens ont hérité d’une culture du travail assez déplorable. Lorsque vous associez la chaleur, l’élan naturel pour l’effort qu’elle génère, la culture syndicaliste française, la corruption locale et la pourriture mentale induite par les salaires exubérants offerts par certaines ONG, vous avez un cocktail redoutable. Quand on vous a instillé que le patron était un exploiteur né et que vous deviez vous battre pour vos droits, les rapports sont plombés et compliqués au début. C’est un système perverti et il faut beaucoup de discussions pour arriver à construire une confiance qui n’existe pas. Sans entrer dans les détails, il y a des primes complètement hallucinantes qu’il nous a fallu concéder à nos employés. Elles n’ont rien de vraiment rationnel mais ont typiquement été obtenues au décours de transactions avec les syndicats. C’est le genre de choses qui me rendent malade.

Quel est le moteur qui vous permet d’aller de l’avant malgré tout?

Sans vouloir trop spiritualiser, je crois vraiment que celui à qui j’ai choisi de faire confiance et que je suis est aussi celui qui renouvelle ma motivation. Il m’a conduit à réaliser les choses auxquelles j’aspirais profondément, il me renouvelle sa grâce et me donne les ressources nécessaires pour la tâche chaque jour. Les réalisations chirurgicales sont presque un détail ; considérer sa main dans mon parcours (personnel et familial) et les bénédictions qu’il y a déposées est une source bien plus profonde de reconnaissance et de motivation.

Y-a-t-il des événements que la médecine, les équipements et la formation n’expliquent pas totalement?

Absolument.
Dans notre environnement, nous n’avons pas accès à tous les moyens diagnostics disponibles en Suisse et nous devons souvent nous arrêter avant d’arriver à un diagnostic de certitude. Nous appliquons régulièrement des diagnostics thérapeutiques : à partir de 2 ou 3 conditions les plus probables, nous choisissons un traitement qui va nous permettre d’en infirmer le plus possible. La réponse ou l’absence de réponse permet après coup de préciser le diagnostic.

Pensez-vous que Christ agit directement ?

Oui, mais votre question me laisse pas mal de latitude pour répondre… Je crois qu’il agit directement en nous parlant intérieurement et, pour certains musulmans en particulier, de manière tout à fait surnaturelle.
Dans le domaine de la maladie aussi, mais de manière tout à fait imprévisible. Nous prenons le temps de prier avant chaque intervention en son nom. J’invoque aussi souvent la puissante bénédiction que constitue l’invocation du nom de Jésus sur toute l’équipe et sur les familles de ceux qui travaillent avec nous. Deux de nos infirmières sont drépanocytaires et ont des enfants fragiles qui ont fait des problèmes de santé (pulmonaires, paludismes) assez sérieux au début de leur période à CURE. Depuis environ 2 ans, je n’entends plus parler d’eux et quand je leur demande, ils vont bien. Je crois que l’on n’invoque jamais son nom en vain mais il ne nous retrouve pas forcément où on l’attend.

Certains disent que les patients pour lesquels on prie guérissent plus vite et mieux. Qu’en dites-vous? Avez-vous des exemples concrets à citer?

Notre aide au Bangladesh nous a un jour présenté son mari avec une grosse tumeur du cou. C’était une extension d’une tumeur de la gorge avec un mauvais pronostic. Nous avons pris un soir le temps de prier en famille avec eux et pour ce problème particulier. Il a été opéré dans l’hôpital public puis a subi une radiothérapie. Le collègue qui l’a pris en charge à reconnu que l’intervention n’était par radicale (optimale…) car ils n’avaient pas de soins intensifs pour gérer les suites d’interventions habituellement recommandées mais beaucoup plus radicales (laryngectomies). Le pronostic n’était donc pas glorieux. En 2012, lorsque je suis retourné au Bangladesh pour un camp chirurgical, 3 ans s’étaient écoulés, pas signe de récidive. Pour le moment, ça ressemble à un miracle

Y-a-t-il un passage biblique qui vous parle particulièrement?

Michée 6:8  «On t’a fait connaître, Ô homme ce qui est bien et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde et que tu marches humblement avec ton Dieu.»

Merci Docteur, pour le temps précieux que vous nous avez consacré. Que le Seigneur vous bénisse vous et votre famille et vous accorde encore de longues années pour venir en aide aux plus démunis.

Datum: 08.10.2014
Autor: Franca Henriette Coray

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